keyboard_arrow_up
menu
SV | EN | RU

Osallistu Koulukino-kyselyyn

Mielipiteesi olisi tärkeä meille parantaaksemme palveluitamme. Osallistujen kesken arvotaan pieni palkinto.

SV | EN | RU

S’il ne vole encore que quelques aviateurs-acrobates dans l’azur provençal de ce printemps 1940, de lourdes menaces planent déjà dans le ciel de France et sur le destin des héros. Loin des poncifs sur la douceur de vivre méridionale, l’intrigue de LA FILLE DU PUISATIER est longtemps contrariée par le caractère de certains protagonistes et les aléas de la guerre.

Débutant comme un mélodrame amoureux, l’histoire connaît un violent revirement quand le fils Mazel est mobilisé. La disparition du prince charmant pendant la quasi totalité de ce film, qui peut se lire comme un conte traditionnel, mimera en creux le destin éploré des veuves de guerre et des parents endeuillés. Vibrant de la résonance du lointain conflit (hors-champ), le drame sentimental que l’on pressentait – le séducteur était trop roué pour la jeune fille pure – prend alors un tour plus sombre et l’intrigue devient plus familiale et plus sociale.

Le drame se noue tardivement autour de la maternité illégitime de Patricia. Cet événement scandaleux pour l’époque provoque deux types d’affrontement : l’un intime entre le père et la fille menant à l’éclatement temporaire de la famille Amoretti, l’autre social entre deux familles de classes opposées qui se querellent au sujet de la reconnaissance de l’identité de l’enfant. Et ce notamment au cours d’une scène-climax où le père vient dire l’honneur perdu de sa fille à des bourgeois médusés.

Outre qu’elle constitue une variation sur le thème shakespearien de Roméo et Juliette, la notion de classe est loin d’être anodine car elle clive un moment la dramaturgie et détermine le comportement des personnages. Les riches commerçants se drapent dans leur dignité outragée quand ils subodorent un odieux chantage. Quant au père des six filles, d’abord soucieux de respectabilité et de moralité, il n’est pas sans voir la bouche supplémentaire à nourrir comme une menace à l’équilibre précaire de sa famille.

Jusqu’à l’éclatement et le deuil des familles qui soldent la deuxième partie de l’intrigue, les caractères semblaient un peu raides, presque stéréotypés. Le vide mortifère laissé par l’absence d’un enfant (Jacques pour Monsieur et Madame Mazel, Patricia pour Pascal Amoretti) va agir comme un révélateur d’humanité et offrir aux parents respectifs la force de se dépasser. Et de pardonner.

Felipe, qui n’a été jusqu’alors qu’un ami et soupirant un peu falot, s’en revient de guerre et va peser de sa bienveillante sollicitude sur le destin du père et de la fille. Il sera même plus tard le metteur en scène enjoué du retour de Jacques. Au final, la seule question du nom Amoretti sera moins forte chez Pascal que le souci de transmission du patrimoine humain, familial et culturel dont il voudrait être l’unique passeur. D’où plus tard la nouvelle tension avec les autres grands-parents, et la mise au point des jeunes parents désireux de jouer leur rôle. Enfin, le retour du fils prodigue préfigure un dénouement heureux avec mariage des amants longtemps séparés dans la plus belle tradition classique des comédies de Molière.

Galerie des personnages

 

ACTIVITES EN CLASSE

 

1. Lire LA FILLE DU PUISATIER comme un conte

Pour cela, on commencera par souligner les mentions de «prince» et de «princesse» dans le dialogue. On établira le schéma dramaturgique du film en soulignant les scènes-climax. On identifiera les cinq actes du film :

• rencontre et intrigue amoureuse ;

• départ de Jacques et présentation de Patricia aux Mazel ;

• rupture de Pascal et de Patricia ;

• réconciliation du père et de sa fille ;

• réconciliation avec les Mazel et retour de Jacques.

On dressera le portrait des personnages et le tableau des forces en présence (opposants/adjuvants). On s’intéressera en particulier au rôle du père de Patricia et à la mère de Jacques. Présence dans l’intrigue ? Quelles fonctions ? Changements de psychologie ? On expliquera notamment pourquoi le père se sépare de sa fille (relecture du motif de la séparation), puis ce qui le pousse à la reprendre. On explicitera également les sentiments qui motivent la démarche des Mazel auprès de Pascal. On commentera la scène inattendue du retour de Jacques, l’enfant prodigue dont on rappellera l’origine biblique de l’expression. À la lueur de cela, en quoi peut-on dire que la fin du film correspond à celle d’un conte traditionnel ?

PROGRAMME : Etudes d'un genre narratif (forme et fonctions) conduisant à l'analyse de la description et du dialogue. Repérage de l'argumentation (visée morale du conte).

 

2. Étude de LA FILLE DU PUISATIER dans le cadre d'un prolongement d'étude sur le théâtre (comique) ou sur le récit (mélodramatique)



Selon le genre littéraire choisi, on sera attentif à la structure dramaturgique en indiquant notamment que l’intrigue débute par l’élément perturbateur : la rencontre imprévue entre Patricia et Jacques. On étudiera la mise en scène de cette scène-coup de foudre, sa troublante beauté, ses non-dits et sa sensualité (présence importante des éléments naturels). On notera la modernité des personnages par rapport au père et à son ouvrier Felipe. Une étude intéressante sera menée à propos de la différence des accents. Qu’est-ce qu’un accent linguistique ? Quelle peut être sa fonction dans ce film et dans le cinéma en général ? Indice d’identité géographique, sociale, culturelle… ?

On indiquera que cette scène initiale de rencontre se décline sur fond de lutte des classes. Répétée une seconde fois, mais en sens inverse, elle se joue ensuite sur un tout autre registre dramatique. La jeune fille innocente se livre en effet avec malice à une petite comédie de l’amour dont elle ignore les dangers (convoquer par exemple ici quelque scène de badinage du théâtre de Marivaux) .



PROGRAMME : Initiation au théâtre (farce ou comédie) en relation avec un travail sur le dialogue ou une étude d'une pièce de Molière. Relation entre le verbal et le visuel au théâtre. Perfectionnement de la connaissance des genres narratifs : lecture d'un récit (roman court ou nouvelle). Comparaison entre différents types de dialogues, y compris le script cinématographique.

Ressources :

-Accents de France : http://french.about.com/library/listening/bllg-accents-translation.htm

-Accent du Midi : http://www.lexpress.fr/informations/accent-du-midi-ave-ou-sans_642635.html

Close Bitnami banner
Bitnami